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SEMAINE DE LA POP PHILOSOPHIE 2012

SAISON IV

MARSEILLE

DU 22 AU 27 OCTOBRE 2012

Lieux

MuCEM

Galerie MAD

BMVR Alcazar

Montévidéo

Galerie Lafayette

Centre de la Vieille Charité

Bar rock La Maison Hantée

Musée d'Histoire de Marseille

Musée d'Histoire Naturelle de Marseille

Théâtre National de la Criée

FRAC PACA

Chapelle de la Vieille Charité

MaMO

PROGRAMME 2012

Programme 

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  • LUNDI 22 OCTOBRE -Théâtre National de Marseille - la Criée

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20H: POLITIQUEMENT SCHTROUMPF !Le village des schtroumpfs, un archétype d'utopie totalitaire empreinte de stalinisme et de nazisme // Une intervention d'Antoine Buéno (maître de conférence à Sciences Po Paris) avec Anne Bouillon (enseignante en philosophie et comédienne)

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Après le tollé mondial provoqué par son Petit livre bleu, à sa sortie en juin 2011 Antoine Buéno revient à la charge avec Politiquement Schtroumpf !, une conférence schtroumpfement déjantée. Gentils et innocents les schtroumpfs ? Ne seraient-ils pas plutôt totalitaires, staliniens, nazis ou pire encore ?!Il y a somme toute des preuves : un chef tout puissant vêtu de rouge, un méchant sémite accompagné d’un chat nommé Azraël, une schtroumpfette blonde aussi seule que cruche, des schtroumpfs noirs que les Américains ont refusé d’adapter… Des preuves minutieusement collectées par Antoine Buéno mais… servies avec suffisamment de mauvaise foi, d’autodérision et de sens de l’absurde pour faire du Petit livre bleu une leçon magistrale de Pataphysique !

C’est là le grand malentendu !Le Petit livre bleu est avant tout un essai potache ! Politiquement Schtroumpf !, l’adaptation à la scène du Petit livre bleu, lève toute ambiguïté. Entre le Piéplu des Shadoks, le professeur Rollin et Monsieur Manhattan, Antoine Buéno dissèque le monde des schtroumpfs assisté par une schtroumpfette déglinguée et un diaporama décalé. Son but : non pas dézinguer les schtroumpfs, mais interroger la pop culture.

Par-delà l’exemple des schtroumpfs, à quoi ressemble notre imagerie collective ?

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  • MARDI 22 OCTOBRE – Faculté d’économie et de gestion - Canebière Aix-Marseille Université

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18 H :PHILOSOPHIE EN ENTREPRISE L’agilité ou la puissance du stratagème //Rencontre avec Gabriel Dorthe et Philip Clark, philosophes, co-fondateurs du Projet Socrate

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Le Projet Socrate adresse les problématiques du monde du travail à l'aide de la philosophie afin de lui permettre d'élargir ses capacités prospectives, relationnelles et productives. Il accomplit un travail de recherche et organise des interventions philosophiques au sein des organisations.

Les systèmes de production et les organisations tentent depuis toujours d’imposer les figures de la prédictibilité sur celles de l’aléa. Jusqu’à récemment, nous avons privilégié des ordres de grandeur toujours plus vastes et prédateurs. La vulgate se résumait au slogan «too big to fail», trop grand pour faillir. Cela s’appliquait aux entreprises comme aux ensembles politiques. La stratégie devait pourvoir à tous les imprévus.

Mais les environnements ont la fâcheuse tendance à se montrer de plus en plus instables et imprévisibles. Dans un monde où tout ou presque devient transitoire, il devient fondamental de coller au réel, de percevoir les signes de changement, de reconfigurer rapidement les différents appareils productifs et humains. La tactique prend le relais de la stratégie. Le roseau l'emporte sur le chêne.

La vision à long terme et la capacité d'abstraction planificatrice se muent en handicaps; alors qu'une forme particulière de souplesse vigilante est requise. Nous la nommerons agilité. Ne nous trompons pas: l'agilité est une pratique qui s'entraîne. Elle est un apprentissage des relations entre le fixe et le mouvant qui exige curiosité, audace et expérience. Le Projet Socrate propose une exploration philosophique de cette notion d'agilité, aussi féconde qu'exigeante. Il est temps de se donner les moyens de voir dans les aléas des opportunités plutôt que des fragilisations du modèle. Gabriel Dorthe

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Espace Pernod

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20H: LA CHOSE PORNO OU LE CORPS IMPROPRE "Pas d’écran aujourd’hui qui ne soit hanté par le fantasme du porno" // Rencontre avec Simone Regazzoni, auteur de Pornosofia, filosofia del pop porno et Francesco Masci, Philosophe

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La "pornosophie" est la pensée de la chose porno, cette chose qui excède les limites de l’espace littéraire qui aura été l’espace légitime et propre pour l’interrogation philosophique de la pornographie. Un espace à l’intérieur duquel la philosophie aura été autorisée à aborder la question de la pornographie – sans perdre sa distinction, sa dignité de pensée et sans courir le risque d’exciter son logos. Qu'est-ce que c'est que la chose porno ? On a du mal à définir, en général, la pornographie. Mais on peut définir précisément la chose porno. La chose porno est une real-fiction, la fiction (du) réel des rapports sexuels ou des actes sexuels, à savoir: une fiction visuelle dans laquelle les acteurs font semblant de faire ce qu’ils font réellement – font semblant d’accomplir les actes sexuels que pourtant ils effectuent. La chose porno est donc une fiction (la seule forme de fiction) qui incorpore en soi, en le montrant dans le détail, le réel de l’acte sexuel. La chose porno n’est pas une série d’actes sexuels repris par une caméra. La chose porno est une série d’actes sexuels construits par une caméra. La dimension d’exposition télé-technologique est constitutive de l’acte sexuel. L’exhibitionnisme exorbitant de la nudité dont parle Levinas dans la Phénoménologie de l’Eros trouve ici son incarnation télé-technologique. La chose porno est la pornographie audio-visuelle de masse, ce qu’on appelle pop porn: le film porno ou la vidéo de you porn qu’on peut voir sur ordinateur, portable, à la télévision, sur iPod ou iPad. Le porno "pandemos" pour citer Platon, à savoir : populaire, qui fait partie de la culture de masse, qui est le côté obscène de la culture de masse et de la démocratie. Si le visuel, comme l’a écrit Fredric Jameson, est essentiellement pornographique, l’époque de l’hyper-visibilité télé-technologique montre cette essence dans toute sa puissance : pas d’écran aujourd’hui qui ne soit hanté par le fantasme du porno. La chose porno est ce fantasme qui hante l’espace de la visibilité télé-technologique comme exposition télé-technologique de l’ultramatérialité charnelle des corps, pour citer Lévinas, qui dépasse une ontologie du corps propre.

Simone Regazzoni

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Night club Le Trolleybus

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22H: LES TROIS CORPS D'ANNA POLINA // Rencontre avec Laurent de Sutter, philosophe, en présence d'Anna Polina, égérie de Marc Dorcel

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Qui est Anna Polina ? Ou plutôt : qu'est Anna Polina ? La nouvelle égérie des studios Marc Dorcel incarne un mystère. Ce mystère, c'est celui de l'essence de toute actrice. Qu'est-ce qu'une actrice ? Que fait une actrice ? Que suscite une actrice ? Pour le comprendre, seule une starlette de X pouvait nous aider. Car il se pourrait bien que ce soit désormais la starlette de X qui constitue la vérité de toute actrice. De même qu'il se pourrait bien qu'elle constitue la vérité de toute image - c'est-à-dire de tous nos fantasmes. Quelle vérité ? Celle d'une rencontre entre trois mondes - une rencontre entre trois corps : un corps de chair, un corps de jeu et un corps de rêve. Laurent de Sutter

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  • MERCREDI 24 OCTOBRE -BMVR Alcazar

 

14H30: LA PHILOSOPHIE DANS HARRY POTTER // Avec Marianne Chaillan, enseignante en philosophie

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Tout véritable fan de Harry Potter qui se respecte sait que le titre original du premier opus de la saga n’était pas Harry Potter à l’école des sorciers mais Harry Potter et la pierre philosophale (Harry Potter and the Philosopher’s Stone). Le titre américain a lui aussi été changé (Philosopher devenant Sorcerer [sorcier]) - les éditeurs redoutant que les enfants ne veuillent pas lire un ouvrage comprenant le mot philosophe dans le titre !La célèbre saga s’inscrit donc elle-même à sa naissance dans une dimension philosophique. Son achèvement il y a déjà cinq ans, avec la parution du dernier opus, permet de l’appréhender de façon  systématique et de mesurer à quel point elle constitue un objet pop philosophique. Non seulement chaque œuvre est parsemée de clins d’œil à certains problèmes philosophiques traditionnels (ce sont alors des éléments de philosophie externe se trouvant dans l’œuvre) mais plus encore il nous semble que la saga offre le déploiement d’une philosophie spécifique (c’est dès lors une philosophie interne et autonome). L’objet de cette conférence sera de parcourir l’œuvre de J.K. Rowling en suivant ces deux fils directeurs et de mettre à jour la philosophie à l’œuvre dans Harry Potter.

Marianne Chaillan

 

BMVR – ALCAZAR

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16H30 :LE FOOTBALL, LE PLUS POP DE TOUS LES SPORTS ? Une approche philosophique // Avec Stéphane Floccari, enseignant en philosophie

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À propos du tennis, à travers le «génial» Mac Enroe, ou du surf, sous l’angle du pli, le pape de la pop philosophie, Gilles Deleuze, a manifesté son intérêt pour des pratiques sportives dont la dimension philosophique ne saute pas aux yeux de l’homme du commun. Si le philosophe se reconnaît à sa faculté de créer des concepts, il est aussi celui qui sait lire et interpréter des signes, en dégageant leur charge problématique. Au-delà du phénomène de société à dimension universelle qu’il constitue depuis un demi-siècle, le football pose un grand nombre de questions philosophiques que le bavardage ambiant des médias et du café du commerce ne permet que trop rarement de rendre intelligibles. Elles portent sur la définition des mots les plus ordinaires et apparemment les plus simples : qu’est-ce qu’une action? qu’est-ce qu’un but? qu’est-ce qu’un duel ? qu’est-ce qu’une faute ? etc. Mais aussi sur des enjeux conceptuels aussi fondamentaux que la difficulté à construire un monde commun, les conditions générales de la performance ou le statut du travail salarié dans la société de l’information permanente et du « bling-bling ». C’est pourquoi il peut être utile de s’attarder sur quelques propos de penseurs et d’écrivains ayant passionnément aimé un sport qui n’a pas fini de fasciner, pour des raisons que le philosophe ne peut se contenter, à l’instar de ses semblables, de tenir plus longtemps pour mystérieuses et suffisantes.

Stéphane Floccari

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Bar rock la Maison Hantée

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19H:RAP ET POLITIQUE DE L’INTIMITÉ // Avec Anthony Pecqueux, sociologue

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La pratique du noise (« la musique noise ») réaffirme la question de la matière en tant que question fondamentale de l’art. Par conséquent le noise apparaît en tant que pratique radicalement matérialiste : en tant que matérialisme qui n’est pas fondé sur une idée

substantielle de la matière mais qui procède de l’expérience de la matière en tant que champ tekhno-aisthetique subjectif, un champ d’opération de forces dynamiques et polémiques. Ainsi le noise désigne un nombre de pratiques qui tendent à transformer ou à exprimer la puissance des tekhnai. La « musique » noise se dresse contre la commodification techno-médiatique du son. Le son du monde étant saturé, la tekhné-noise ouvre des fissures énergétiques dans ses massifs. On va donc considérer le noise non seulement comme un

procédé artistique atypique mais aussi comme une tekhné de transformation active : comme une eco-techné du son. En tant que mobilisation de la puissance, le noise s’attache non pas tellement à refaire la grammaire technique que la grammaire affective, c’est-à-dire la grammaire des forces qui organisent les entités techno-esthétiques. Dès lors le bruit apparaît en tant que chant des forces musicales.

Notre question sera donc celle de la grammaire affective. Une grammaire affective est-elle possible? En d’autres termes : qu’est-ce qu’une grammaire des forces ?

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  • JEUDI 25 OCTOBRE -  CIPM/Vieille Charité

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18H30: POP FICTION // Avec Olivier Sécardin, écrivain

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Si la question de la musique « n’est jamais la question de la seule musique », comment l’entendre d’une autre oreille ? Sujet sensible car quelle que soit la musique que nous écoutons, nous percevons toujours infiniment plus que des sons. Il suffit de penser à la façon dont Michael Jackson incarne la pop. Thriller (1983), son clip le plus célèbre, a duré plus qu’on ne le croit. Thriller n’est pas seulement le chefd’œuvre du roi de la pop, il est sa métamorphose en roi de la pop. Le test de son existence. Bête de scène promue monstre de foire, « Bambi », désincarné (inauthentique) et dénaturé au possible (où l’instinct ne joue plus son rôle), est consolidé à jamais dans sa position historique de roi de la pop. Dans ses rêves, il est marié à Lisa Marie Presley, la fille unique du King ; en monarchie pop, il est l’époux  légitime et symbolique de Madonna. Faire jouer le rock contre la pop est sans doute un jeu d’enfant mais alors à quoi joue-t-on, sérieusement ? Et sauver les apparences suffit-il à remporter le jeu ? Désolidarisée au possible, la pop est capable de tout, sauf de fidélité. Dans la pop, tout est possible, rien n’est vrai, tout est réel, les apparences sont sauves en tant qu’apparences. C’est pourquoi Madonna, la reine de la pop, sera toujours plus proche de l’opéra que du rock (la voix en moins). Dans le rock, le corps est la performance, pas l’élément technique de la performance : ce qui fait aussi qu’il y a quelqu’un plutôt que personne.

Olivier Sécardin

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  • VENDREDI 26 OCTOBRE – Maison de la Région

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18H: PHILOSOPHIE PRATIQUE DE LA DROGUE // Avec Patrick Pharo, sociologue

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L’usage de la drogue ou d’alcool n’est qu’une façon de cultiver un goût humain très naturel pour les consommations psychoactives qui s’exerce aussi en direction des sucres, des jeux, du sexe, des aventures…

Sauf que les récompenses qu’on en retire se muent parfois en addictions sévères, transformant

des parcours de plaisir en parcours du combattant, voire pire. C’est de ces dérives et de leur intensification dans le contexte des sociétés marchandes qu’il sera question dans cet exposé, ainsi que des efforts que chacun peut faire pour développer de façon harmonieuse son goût de l’ivresse et son éthique de la belle vie.

Patrick Pharo

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Hôtel de Ville- Bailli de Suffren

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20H: LE POLAR, AUXILIAIRE D’ÉTAT // Avec Luc Boltanski, sociologue, Jean-Bernard Pouy, écrivain, Éric Aeschimann, journaliste et écrivain

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La tragédie antique, expliquait Hegel, fut le miroir où la cité grecque mettait en scène ses tourments, à l’image d’Antigone, écartelée entre le devoir familial et l’obéissance à la loi. Lointain successeur de la cité grecque, l’État-nation nous soumet au même déchirement. S’il nous protège, il nous écrase aussi. Pour exprimer – et apaiser – son anxiété, la conscience moderne dispose d’un petit théâtre de papier : le polar. Le rituel est imparable. Un crime a lieu, qui trouble la confiance du public. Pour démasquer l’auteur, l’enquêteur doit prendre lui-même des libertés avec la loi. Finalement, tout rentre dans l’ordre. Le roman policier est comme l’opium du peuple : « Lecture réservée aux moments de solitude qui précèdent le sommeil, il ne tient la conscience en éveil que pour mieux l’endormir l’instant d’après », écrit Luc Boltanski dans Énigmes et complots, paru au début de l’année.

Le polar porte-t-il en lui, de par ses origines, une « orientation conservatrice » ? Est-il un auxiliaire idéologique de l’État ? Un agent de l’ordre ? Telles sont quelques-unes des hypothèses avancées par Luc Boltanski. Le polar, note-t-il, apparaît vers 1860, en France et en Grande-Bretagne, au moment où, dans ces deux pays, l’État commence à se muer en administration de nos vies quotidiennes, sous forme de règlements administratifs, de normes, de contrôles étatiques. Sherlock Holmes enquête en toute discrétion dans la haute société, car il ne faudrait pas que le peuple apprenne les crimes qui s’y commettent en coulisse. Et Maigret promène son regard pessimiste sur la mosaïque des milieux professionnels où le feu ne cesse de couver sous la braise, appelant une surveillance de tous les instants. Holmes et Maigret défendent les positions acquises et pourchassent les déviants, non sans une certaine délectation sadique.

Le polar porte-t-il en lui, de par ses origines, une « orientation conservatrice »? Créateur du « Poulpe » et éditeur, Jean-Bernard Pouy s’inscrit probablement en faux contre cette assertion… Belle empoignade en perspective – et en toute amitié.

Éric Aeschimann

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  • SAMEDI 27 OCTOBRE - Théâtre National de Marseille La Criée

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18H: PHILOSOPHIE ET MEDIAS // Avec Robert Maggiori ( philosophe et journaliste), Marc Crépon (philosophe), Adèle Van Reeth (philosophe)

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La philosophie a-t-elle sa place dans les médias ? Le temps «long» de la réflexion  philosophique peut-il se concilier avec la sommation à la vitesse à laquelle sont soumis les grands médias? Si les grands ou petits organes d’informations traduisent, forment ou déforment l’opinion, commet peuvent-il accueillir la réflexion philosophique, qui, elle, depuis Platon, tente de s’extraire de l’opinion pour aller vers les savoirs ? Les philosophes, et pas seulement ceux qu’on dit, avec mépris parfois, «médiatiques», sont très présents dans les journaux, à la radio, à la télévision. Les médias les convoquent, afin qu’ils éclairent, par une lumière venant de plus loin, les faits d’ «actualité». Qu’est-ce que la philosophie gagne, ou perd, à être présente dans les médias ? Et les médias, que gagnent-ils, ou perdent-ils, à accueillir la parole philosophique ?

Robert Maggiori

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Théâtre National de Marseille La Criée

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20H à 2H: NUIT DE LA POP PHILOSOPHIE Modératrice : Adèle Van Reeth (philosophe et productrice - France Culture)

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  • François Jost (philosophe) - Pop Story. La télé-réalité est-elle un art ?

En 2001, les Cahiers du cinéma classaient Loft Story parmi les dix meilleurs films de l’année. Les critiques des Cahiers se trompaient évidemment à ancrer le phénomène Big Brother dans le grand art. Néanmoins, si l’on considère l’art du XXe siècle comme une tentative de transfiguration du banal en œuvre, comme nous invite le philosophe américain Arthur Danto, il n’est pas absurde de se demander si la « télé-poubelle » ne fait pas partie, à sa manière, de cet art d’accommoder les restes qu’est l’art contemporain.

 

  • Jean-Michel Espitallier (écrivain) – Fame : still alive…

Hommages à répétition, nostalgie généralisée, règne des épigones, des revivals et des copies, le star system semble aujourd’hui se dupliquer lui-même et se nourrir d’une sorte de paradis perdu. Mais que sont devenues nos idoles ? Définitivement oubliées ? Ou au contraire définitivement inscrites dans le marbre de notre mémoire collective ? La lecture-performance de Jean-Michel Espitallier donne quelques pistes…

 

  • Raphaël Enthoven (philosophe) – Le Salaire du vice

Par-delà ce qu’elle dit, que signifie la fausse question « Vous avez la carte de fidélité ? » qui, de la grande surface à la supérette, du parfumeur au libraire, du fleuriste à l’opticien constitue en général la seule phrase qu’on entend au moment de passer à la caisse… Pourquoi nous force-t-on la main ? Comment répondre à ce genre d’injonction ? La fidélité est-elle encore la fidélité quand elle est ainsi récompensée ?

 

  • Marjolaine Boutet (philosophe) – De Voltaire à True Blood : les mutations de la figure du vampire à travers les âges

Aujourd’hui comme hier, le vampire fascine, interroge ou rebute. Qu’y a-t-il donc dans cette créature qui excite autant l’imagination des hommes ? Comment se fait-il qu’en 2012, les histoires de vampires aient toujours autant de succès ? Le but de cette intervention est de tenter de comprendre pourquoi cette créature imaginaire a une place si particulière dans la culture populaire occidentale, et comment les histoires de vampires, du clergé-vampire de Voltaire au vampire-prince charmant de Twilight, en passant par Dracula et bien d’autres, ont accompagné l’imaginaire des occidentaux depuis plus de deux siècles. À la fois vivant et mort, puissant et contraint, le vampire peut être tout ce que nous sommes, tout en nous rappelant constamment tout ce que nous ne sommes pas. Les histoires de vampires nous parlent donc de la vie et de la mort, des lois de la nature et de la société, du Bien et du Mal, et représentent notre désir profond de nous soustraire à tout cela. Elles sont aussi des moyens pour les hommes de se défaire ou de remettre en cause les vérités assénées par la religion et/ou la science, de formuler leurs désirs et leurs peurs, par le biais de la fiction.

 

  • Francis Wolff (Philosophe) – Philosophie de la Corrida : de Platon à Épicure

«Ne pas se moquer, ne pas dénigrer, mais comprendre», telle devrait selon Spinoza être la première attitude du philosophe. La corrida est un sujet polémique avant même d’être un objet d’interrogation. Elle se prête donc plus aux passions qu’à la raison. On s’efforcera d’oublier un instant les passions, sans prendre la raison trop au sérieux. Nous ferons comparaître les valeurs de la corrida à l’aune des concepts les plus fameux des grandes philosophies de l’Antiquité. Elles nous ont en effet légué quelques concepts encore vivants jusque dans la philosophie populaire. Platon, c’est l’idée d’« Idée », l’idée d’un être qui ne serait que ce qu’il est : c’est la représentation du torero-torero triomphant. Aristote, c’est l’opposition de la puissance et de l’acte — l’image de la bravoure du taureau qui se réalise dans l’arène ; c’est aussi l’art comme imposition d’une « forme » à une « matière » : n’est-ce pas ce que vise à faire l’art tauromachique avec la charge du taureau ? Les Stoïciens nous ont livré une attitude exemplaire, celle de la liberté intérieure, fruit de la distance mentale avec ce qui ne dépend pas de nous : c’est l’éthique même du torero. Quant aux épicuriens, avec leur double théorie du plaisir, en repos et en mouvement, ils nous donnent la clé de toutes les joies de l’arène.

 

  • Elie Düring (Philosophe) – Qu’est-ce que le rétro-futurisme ?

La série télé Les Mystères de l’Ouest, comme l’adaptation récente des aventures de Sherlock Holmes au cinéma, télescopent allègrement les époques en projetant sur la scène d’un passé historique des éléments technologiques issus de son propre futur, ou alors en imaginant, à la manière du genre « steam punk » inauguré par La Machine à différences de Bruce Sterling et William Gibson, un cours alternatif de l’histoire, un univers où l’ordinateur serait né un siècle plus tôt, en pleine Angleterre victorienne, par le truchement de la machine à vapeur. « Rétro-futurisme » désigne de manière générale le style et l’atmosphère uchroniques attachés à ces perspectives temporelles aberrantes dans des domaines aussi variés que la littérature, le cinéma, l’architecture, la musique, les jeu vidéos, l’art contemporain, le design ou la mode. Nous proposons de « durcir » un peu ce concept pop pour le faire servir à des fins spéculatives, et plus précisément à une enquête sur le mode d’existence du futur. Il faudra pour commencer distinguer le rétro-futurisme de ce qu’on pourrait appeler le « futurisme rétro » : une vision du futur qui se donne rétrospectivement comme datée, et peut-être comme immédiatement périmée dès sa première occurrence, à l’image de certaines rêveries de Jules Verne ou de la maison « Bulle » d’Antti Lovag. On tâchera ensuite de dégager, en s’appuyant sur des exemples tirés du cinéma de science-fiction, de la musique pop et du design graphique, l’affect proprement rétro-futuriste:la nostalgie qui accompagne la vision d’un futur virtuel dessiné en filigrane dans la trame du présent, futur mort-né et pourtant sourdement actif.

 

  • Vincent Billard (Philosophe) –  Mon iPhone philosophe

Les produits Apple (iPhone, iPad, iPod, iMac…) sont aujourd’hui mondialement célèbres. La philosophie a-t-elle quelque chose à en dire ? On peut proposer trois approches.Esthétique : les produits Apple sont considérés comme beaux. Pourquoi ? Qu’est-ce qui esthétiquement séduit chez eux ? Comment caractériser cette beauté ?Éthique : les produits Apple sont considérés comme « fermés ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment définir l’état d’esprit qui préside à leur élaboration et à leur fonctionnement ?Ontologique : avec un iPhone dans ma poche, ou un iPad sous mon bras, j’ai un dilemme ontologique à résoudre, sur lequel les philosophes ne sont pas d’accord : l’iPhone est-il un objet nouveau, une réalité inédite apparue dans le monde ou rien d’autre qu’une chose très ancienne simplement remise au goût du jour ? On essayera de répondre à ces questions et dans une brève conclusion d’esquisser l’approche fondamentale qui manque, à la fois politique et économique : les créations d’Apple sont-elles d’inutiles produits construits de manière immorale dans les usines asiatiques en exploitant pour une classe de nantis les ressources précieuses de la planète ?...

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