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MARDI 29 OCTOBRE

LA CRIÉE, THÉÂTRE NATIONAL DE MARSEILLE - 19H

"L'Ethique du gangster au cinéma : une enquête philosophique"

Avec Sophie Djigo, philosophe, suivi d’un échange avec Franz-Olivier Giesbert, écrivain et journaliste

Pourquoi les films de gangsters, depuis les années 1930 jusqu'aujourd'hui, ont-il tant de succès? Pourquoi sommes-nous si marqués par les grands personnages comme Vito Corleone, Scarface ou Tony Montana, monuments de la culture commune? L'attrait des films de gangsters réside dans ce qu'ils abordent des questions ordinaires qui sont les nôtres, des questions suscitées par la naissance et le développement, d’abord dans l’Amérique de l’entre-deux-guerres, d’un nouveau mode de vie urbain ; des questions qui portent sur la possibilité de réussir et de surmonter l’injustice sociale dans ce nouveau contexte d’existence, sur la manière dont il affecte les cadres de vie et les valeurs morales. La figure du gangster au cinéma nous séduit parce qu'elle donne forme à certaines de nos (possibles) préoccupations. De Little Caesar / Le Petit César (1931) de Mervyn LeRoy à la trilogie du Parrain de Coppola,  en passant par The Wire / Sur écoute (2002-2008), de David Simons et Ed Burns, les gangsters projetés à l'écran nous offrent autant de chemins buissonniers de la morale, explorant les ressources de l'éthique dans des situations singulières, incarnant, contre la morale parfois rigide, un "bon mal" qui suscite toute notre sympathie.

"Complice ou témoin ? La place du spectateur dans La Corde de Hitchcock"

Avec Corinne Flicker, maître de conférence, chargée de mission Maison du Théâtre d'Aix-Marseille Université, Giuseppe Di Liberti, philosophe, suivi d’un échange avec Olga Bibiloni, journaliste

À plusieurs égards, La Corde est un film paradoxal. Hitchcock, le théoricien de la segmentation et du montage, réalise un film d’un seul plan : prouesse technique, tour de force du cinéma pour arriver finalement à rendre l’unité de temps, de lieu et d’action de la pièce de théâtre de Patrick Hamilton, d’après laquelle le film avait été écrit. Un maximum de fiction pour un maximum d’immersion. En plus, le maître du suspense nous révèle dès la bande d’annonce l’avant et l’après, les meurtriers et la conclusion, transgressant toute règle du genre. En mettant en scène un meurtre gratuit dont le mobile est éminemment théorique, il montre en 1948 comment l’esthétisation du crime cache à peine la banalité du mal. Ainsi faisant, il nous interroge davantage sur notre propre moralité : l’œil que nous sommes via la caméra, avec ses mouvements un petit peu surhumains, fait-il de nous des témoins ou des complices silencieux ? Quel est notre positionnement là où toute empathie est impossible? Bien que ce film fût pour Hitchcock un « truc » (a stunt) mal réussi, il ne cesse de nous interroger avec force sur notre place face au mal radical.

LA CRIÉE, THÉÂTRE NATIONAL DE MARSEILLE

30 Quai de Rive Neuve

13007, Marseille

04 91 54 70 54

6 à 13 euros - Réservation conseillée, directement auprès de la Criée ICI

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