«Zombies zarbis.»
Avec Carole Trébor, écrivaine, et Elodie Karaki, docteure en littérature.
Parler des zombies dans un roman pour enfants, ce n'est pas si fréquent. La littérature adolescente, young adult, voire adulte, le mangas et les séries audiovisuelles s'emparent surtout de cette figure de monstre "à la mode". Les zombies font peur, il sont écœurants, ils fascinent moins que les vampires car ils n'ont pas d'esprit, ni de sens de la séduction, ni d'individualité. On les voit par "grappes", par "amas" de chair grouillante, suintante, affamée....
Alors avec Marie Pavlenko, nous nous sommes demandées pourquoi et comment en faire des héros positifs d'un livre pour enfants ? Ce qui est intéressant parfois dans la création, c'est d"inverser l'angle d'approche d'un archétype de figure fictionnelle : de méchants sans âme terrorisants, les zombies deviennent dans notre ouvrage des gentils personnages empathiques et terrorisés. L'abominable sanguinolent devient prétexte à drôlerie et à scène comique, il n’écœure plus pour déclencher la peur, il écœure pour faire rire comme des enfants jouent à se dégoûter.
Les zombies de notre série deviennent aussi prétexte à évoquer des périodes historiques, puisqu'ils gardent la mémoire des périodes de leurs vies... Ainsi proposer des zombies, c'est parler de chair en décomposition avec une grimace hilare, mettre en scène des êtres immortels qui gardent le souvenir de leur époque, jouer avec les peurs en inversant les rôles et en s'amusant de ce que la panique provoque, questionner sur nos différences et les possibles rencontres entre des mondes et des cultures...