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SEMAINE DE LA POP PHILOSOPHIE 2010

SAISON II

MARSEILLE

DU 18 AU 23 OCTOBRE 2010

Lieux

La Criée

cipM

Cité de la Musique

Cinéma les Variétés

Bibliothèque l'Alcazar

Montévidéo

Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode (MMMM)

FRAC PACA

Maison de la Région

Chapelle de la Vieille Charité

PROGRAMME 2010

  • LUNDI 18 OCTOBRE Soirée Inaugurale : Amour et Philosophie, Palais de la Bourse

 

18H30 – L'amour est-il en danger? Une question philosophique // Rencontre sous la direction d’Aude Lancelin (auteur,  journaliste) en présence d'Alain Badiou (philosophe) et d’Anne Dufourmantelle (philosophe, psychanalyste)

 

« Des sites de rencontres innombrables jusques aux magazines féminins, l’amour est partout aujourd’hui. On pourrait le décrire comme une des dernières « valeurs refuges », et même une des dernières religions, dans des sociétés occidentales en état de totale insécurité métaphysique. Et cependant, faut-il prendre cette propagande en faveur de l’amour pour argent comptant ? Que cache cette survalorisation du couple et de la passion ? C’est là que la philosophie entre en scène pour troubler le jeu. Auteur d’un « Eloge de l’amour » paru en 2009, Alain Badiou considère en effet que l’époque contemporaine soumet l’amour à des menaces sérieuses et tout à fait spécifiques. Hédonisme de masse, banalisation de la sexualité réduite à une activité « fun », voire hygiéniste, refus de la mise en danger inhérente à toute rencontre véritable, incapacité croissante à s’inscrire dans la durée longue, etc. Et si, en conséquence, ainsi que l’écrivait déjà Theodor Adorno à la fin des années 1960, la société actuelle conspirait à réduire l’amour vrai à néant? C’est de cette question qu’Alain Badiou discutera avec Anne Dufourmantelle, jeune psychanalyste qui s’est intéressée à l’amour dans deux livres déjà, parmi lesquels « Blind Date. Sexe et philosophie ».

Aude Lancelin

 

Soirée inaugurale en partenariat avec Le Nouvel Observateur

  • MARDI 19 OCTOBRE cipM – Centre de la Vieille Charité

18h - Buffy tueuse de vampires : Ethique,  féminisme, philosophie // Intervention de  Sandra Laugier (philosophe), suivie d’un échange avec Thibaut de Saint Maurice 

 

« Buffy contre les vampires, série culte diffusée durant 7 saisons (1997-2003), est certainement unique en son genre, et un des meilleurs exemples de culture populaire, au sens où elle a touché un très large public tout en excitant la réflexion intellectuelle, voire académique. Buffy visait, dans l’intention explicite et pédagogique de son génial créateur, Joss Whedon, à modifier nos perceptions morales : en mettant en scène une héroïne à la fois ordinaire, féminine, et dotée de capacités extraordinaires, notamment celle de massacrer les vampires et malfaisants, la série tentait de changer notre vision du rôle des femmes, tout en restant dans le cadre esthétique, social et moral de la série pour adolescents. On mettra en évidence l’originalité et la richesse de la série, que ce soit dans son traitement

  • du genre “vampires” (largement développé depuis dans d’autres productions, notamment l’excellent True Blood d’Alan Ball),

  • des problèmes de l’adolescence, de l’amitié, de la sexualité  traduits dans le cadre de situations fantastiques extrêmes

  • des questions morales et politiques liées au genre, et des questions philosophiques liées à l’identité, à la finitude et au scepticisme.

La série Buffy, émaillée de références à la culture populaire (musique, bd, cinéma), est elle-même une référence en matière de culture populaire et elle est également devenue un objet d’études dans le monde anglo-saxon (“Buffy studies”). Avant tout, Buffy est un terrain philosophique d’une grande richesse, explorable par tous, et donc l’une des grandes œuvres de pop-philosophie. »

Sandra Laugier

 

  • MERCREDI 20 OCTOBRE - Forum de la FNAC

15h- "Plus belle la vie" : mythologie au quotidien // Intervention de Michel Maffesoli (sociologue) et Stéphane Chaudier (maitre de conférences en littérature).

 

"Pour celui qui ne voit que le visible, il peut y avoir disparition d’idées, d’objets, de manières d’être ou de penser. En fait il n’en est rien tant il est vrai que, sur la longue durée, tout n’est qu’une lente transformation des choses de la vie.

Le terme qui serait le plus opportun est celui de transfiguration soulignant qu’une même réalité va revêtir des figures diverses. Figures caricaturales que l’on va retrouver, par exemple, tout à la fois dans les feuilletons d’antan et d’aujourd’hui, avec Plus belle la vie. Mais si la forme varie, le fond lui, reste intangible. Ne serait-ce que sous forme d’hypothèse, il faut admettre que les grands archétypes sont invariables ; seules leurs expressions peuvent varier.

C’est ainsi que l’on peut voir d’étonnantes proximités entre le « soap-opéra » Dallas, rythmant les soirées des années 80, et Plus belle que la vie dont on sait le succès éclatant.  L’un et l’autre rappellent qu’au-delà d’un vernis rationnel, l’animal humain est, avant tout, traversé par des humeurs, des émotions et des passions pouvant être considérées comme une sorte de nappe phréatique qui, quoiqu’invisible, sustente toute vie sociale. En son temps, Dallas exprimait une telle réalité ; c’est bien ce qu’actuellement fait Plus belle la vie."                                                 

Michel Maffesoli

 

Bar rock La Maison Hantée

18h30 - Le rock philosophique a-t-il existé dans les années 70’s ? // Avec Eric Aeschimann (journaliste), Stéphane Legrand (philosophe), Pacôme Thiellement (écrivain)

« Comment se fait-il que, un demi-siècle après sa naissance, le rock apparaisse comme une flamme maintenue, un marqueur, une forme-repère dont il deviendrait important de construire la métaphysique?

Le rock est une utopie réalisée, qui a réussi là où 68 a échoué. Pourquoi rapprocher le rock d’un événement politique comme Mai 68 ? Parce que le rock est moins une forme musicale, au reste assez fruste, qu'un "événement. On sait que 68 aussi fut un "pur événement", "improductif, sans objet", prise de parole, déluge de mots, soulèvement inexplicable par le seul contexte économique ou politique. En somme, mai 68 et le rock sont deux événements contemporains, surgis de nulle part.

Le rock et son moment culminant, le concert ou le festival (disons: Woodstock) est une forme utopiste, où l'individu fusionne avec les autres par la musique. Or, quarante ans plus tard, le concert de rock a conservé une effectivité tangible, permanente. L'étonnante longévité du rock démontre que toute nouveauté n'est pas condamnée à s'effondrer, qu'il est possible, à l'ère post-moderne, d'inventer des modes d'être au monde qui ne deviennent pas ringardes au bout de cinq ans, que demeurent des espaces de libre élaboration.

Ainsi le rock réussit où la politique échoue: il rend heureux, il unit, il fait circuler de l'énergie, la jouissance, la communion, la subjectivité. » Eric Aeschimann

 

 

Librairie Histoire de l’œil

20h30 – Pour une philosophie mineure. Démarquage de Kafka // ntervention d'André Scala (professeur de philosophie) suivi s’un échange avec Daniel Liotta (professeur de philosophie)

 

« L'expression pop philosophie est employée par Deleuze et Guattari dans leur livre Kafka, pour une littérature mineure. Cette expression est un appel à une chance pour la philosophie dans un contexte (milieu des années soixante-dix) où l'antiphilosophie devient le discours du pouvoir. C'est donc une expression qui désigne une philosophie politique ni officielle ni dominante.

Deleuze et Guattari créent le concept de littérature mineure dont les caractères essentiels sont un usage de la langue et la dimension immédiatement politique et collective de l'énonciation.

Dans quelle mesure ces caractères découverts chez Kafka peuvent-ils constituer un programme pour une philosophie mineure ? Quel est le peuple de cette pop philosophie ? »                             

André Scala

 

L'Embobineuse

22h- Concert de  RICHARD PINHAS, JAY SCHMIDT, ANTOINE PAGANOTTI avec VJ MILOSH / En coproduction avec le GRIM, scène musicale de Montévidéo, et L'Embobineuse // Richard Pinhas (philosophe, musicien), Jérôme Schmidt (écrivain, musicien), antoine paganotti (musicien) et Milosh Luczynski (artiste multimédia)

Pionnier de l’utilisation de l’électronique dans le champ du rock, Richard Pinhas est une figure clé dans le développement de la musique électronique internationale. Dès  les années 1970, il  préfigure avec son groupe  Heldon la musique industrielle et techno.  Dans les années 90, Il se focalise sur l’exploration de  la voix, notamment celle de Gilles Deleuze. Docteur en philosophie et auteur de l’ouvrage Les larmes de Nietzsche. Deleuze et la musique, Richard Pinhas considère la musique et la philosophie comme synthétiquement liées, leur structure de composition, leurs concepts étant les mêmes : le matériau, la durée, la répétition etc…

  • JEUDI 21 OCTOBRE - les locaux du quotidien La Marseillaise

18h30 – Le fait divers entre contingence et nécessité. Michael Jackson et autres cas // Rencontre proposée par  Françoise Gaillard (historienne des idées) suivie d'un échange avec Philippe Pujol (journaliste à La Marseillaise)

 

Tout fait est une construction. L'évènement qui se produit, de quelque nature qu'il soit, n'est pas un fait. Il le devient à la suite d'une activité intellectuelle qui opère sur un donné: ce qui arrive.

Lié  par nature à ce qui arrive le fait est contingent, et tient donc en échec la pensée logique qui vise à l'établissement de nécessités. Ce qui est vrai du fait l'est encore plus du fait divers qui semble se produire hors de toute raison causale. Et pourtant, une autre approche peut révéler l'ordre propre de sa nécessité.

  • VENDREDI 22 OCTOBRE - Théâtre National de Marseille- La Criée

 

14h30: Philosophie, humour et  mathématiques 

 

La conception du monde chez les Shadoks // Intervention  de Gérard Berry (professeur au Collège de France)

« Les Shadoks évoluent dans un monde très hostile, qui provoque chez eux une conception du monde très différente de la nôtre. Nous en verrons plusieurs aspects : l’analyse du mouvement des corps, où le professeur Shadoko rejoint et même double Newton, la conception des mathématiques et de la logique, avec le grand exemple de la passoire à nouilles, celle de la culture en général, et les inconvénients des maladies provoquées chez eux comme chez nous par l’excès de réflexion. »

Gérard Berry

Humour et mathématiques // Intervention  de Normand Baillargeon (professeur en sciences de l'éducation, directeur collections  aux Presses de l’Université de Laval) 

 « Je soupçonnais qu’en y apercevant le mot mathématiques, bien des gens, qui ne se souviennent qu’avec angoisse ou douleur de leurs cours de mathématique, ne sautent aussitôt par-dessus mon texte. Mais il est inutile de le cacher : nous parlerons bien ici de mathématiques et d’humour. Dont acte. Et qui sait? La curiosité de certains lecteurs l’emportera peut-être et au: «Les mathématiques, il n’y a vraiment pas de quoi rire!», succédera une certaine curiosité (…). Je voudrais tenter des rapprochements entre les mathématiques et l'humour et montrer qu'il y a des points communs entre ce qui caractérise certains modes de pensée en maths et en humour. »                     

Normand Baillargeon

 

18h: Mission Socrate, Court métrage de Jackie Berroyer et Bertrand Lenclos (2009) // Projection en présence de  Jackie Berroyer suivie d’un échange avec Jean-Louis Connan (Directeur de l’Ecole des beaux arts de Marseille).

Constatant la décadence croissante et inéluctable de notre société, trois hommes, lors d’une rencontre fortuite au hammam, décident de remonter le temps afin de détourner Socrate de la pratique de la philosophie, et empêcher ainsi le déclin de l’humanité.

 

 

  • SAMEDI 23 OCTOBRE - Théâtre National de Marseille- La Criée

15h:  La philosophie dans le juke-box.  Les tubes, ou la bande-son de la vie // Intervention de Peter Szendy  (philosophe, musicologue)

 

« C'est Boris Vian qui semble avoir inventé l'usage argotique du mot tube, pour désigner une chanson à succès. C’est-à-dire, le plus souvent, une chanson quelconque, qui ressemble à toutes les autres et qui chante volontiers sa banalité même.

Or, ces mélodies, ces airs comme ça nous hantent, prolifèrent en nous comme des vers d’oreille. Jusqu’à devenir parfois la bande-son de notre vie, commémorant tel moment passé, tel vécu singulier.

Comment penser cette conjonction paradoxale, propre sans doute aux tubes, entre le plus banal et le plus singulier ? Comment le cliché musical qui circule jusqu’à l’usure peut-il être porteur de l’unique, d’un affect à nul autre pareil ?

Mais, d’autre part, les tubes demandent aussi à être pensés, à être élevés à la dignité d’objets philosophiques. Aussi est-ce en lisant Kierkegaard, Kant, Marx, Freud ou Benjamin que l’on tente ici d’interpréter leurs rapports avec l’argent, ainsi que l’épreuve de la reprise dont ils nous font faire l’expérience. »                                                                                                                                     

Peter Szendy

    

Palais de la Bourse

17h: Mob' Philo ou la pensée mobile // Table ronde sous la direction de Culture Mobile (direction Natacha Seignolles), animée par Emmanuel Mahé (Docteur en Sciences de l’Information et de la Communication), avec  Maurizio Ferraris (philosophe),  Nicole Corsino et Norbert Corsino  (chorégraphes, chercheurs) et Pierre Musso (philosophe, professeur en Sciences de l'information et de la communication)

"Mobile", "portable", "cellulaire", "cell","natel", "GSM" ou "Vini", autant de noms pour désigner ce même objet suivant que vous soyez en France, en Belgique, aux USA, au Québec, en Suisse ou encore en Polynésie Française...

D'un côté cet appareil pourrait être perçu comme étant "universel" (chaque possesseur d'un téléphone peut potentiellement entrer en contact avec n'importe quelle autre personne connectée sur la planète), et d'un autre côté il est pétri d'usages et de pratiques sociales spécifiques à des cultures, parfois à des tranches d'âges ou même à des micro-territoires. Par ailleurs, cet appareil ne se limite pas au seul terminal (le téléphone mobile) puisqu'il n'est qu'un des éléments d'un réseau global, même si certains téléphones non connectés permettent des usages détournés comme écouter des podcasts "off line" ou  s'en servir comme simple lampe de poche!   Par exemple, les smartphones créent de nouvelles relations au territoire par la géolocalisation, ou bien encore ils tissent des liens entre images "réelles" et "virtuelles" par la "réalité augmentée"...

Nous avons donc dans notre main un "objet-réseau" combinant différentes formes d'universalité, des normes et des codes sociaux partagés, des formats de standardisation techniques globaux...avec des singularités propres à chaque situation d'usages selon les catégories sociales mais aussi selon les temporalités propres à l'émission et la réception d'appels téléphoniques.

 

Tous ces paradoxes font de ce dispositif un sujet idéal pour les controverses et les débats d'opinion. Mais au delà des "pour" et des "contre", il est urgent de penser la téléphonie mobile dans toutes ses dimensions, techniques, sociales, culturelles, politiques mais aussi philosophiques et artistiques.

 

Plus qu'une pensée sur le mobile, c'est une pensée mobile que nous souhaitons favoriser de telle sorte que cette mobilité "intensive" de la pensée (pour détourner les termes de Deleuze sur la vitesse de la pensée) questionne une certaine forme de mobilité "extensive" du téléphone mobile et de l'Internet.

     

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